Témoignage de Fatoumata

Témoignage de Fatoumata

Fatoumata temoin ascenseur social

Fatoumata est aujourd’hui prof de SES.

Issu de l’immigration sénégalaise, elle a vécu dans une zone populaire et a été dans un collège ZEP.

Ecoutez ci dessous son témoignage sur l’ascenseur social.

Résumé de l’interview

Fatoumata e été dans un collège ZEP. Elle était plutot mauvaise en math en 3ème et a fait une 1ère SES.

Elle a ensuite fait du droit, des sciences politiques puis un Master pour devenir prof de SES.

Quelques remarques intéressantes qu’elle a fait dans cet épisode

  • Il y a un vrai problème d’autocensure
  • Idem pour l’orientation, à 17 ans, il est très compliqué de savoir ce que tu veux faire
  • En fonction de son origine sociale, on a pas les même chances
  • Il y a un hypocrisie de la société sur l’ascenseur social
  • Son principal défi : avoir confiance en elle
  • Il ne faut pas se limiter dans ses projets

Retranscription complète de l’interview

Bonjour Fatoumata, peux-tu te présenter ? Qui est tu ? que fais-tu dans la vie ?


Bonjour,  donc je m’appelle Fatoumata, j’ai 23 ans, je suis actuellement professeur en sciences économiques et sociales au lycée, et alors du coup c’est la première année.


Merci Fatoumata, peux-tu nous dire d’où tu viens ?


Alors j’habite sur Paris, j’habite dans l’XI arrondissement, pour ceux qui connaisse, Belleville, quartier assez populaire, assez sympas très cosmopolite Et euh, donc voilà.


Tu as toujours vécu dans le quartier de belle vie ou… ?


Alors oui j’ai toujours habité à Belleville, j’ai jamais connue autre chose et d’ailleurs ce qui je pense c’est ce qui fait que j’ai du mal à partir, que, du coup je suis toujours chez mes parents, forcément, à un moment donné faut partir mais enfin je suis tellement attaché justement à Belleville, j’ai toutes mes habitudes là-bas que, je pense que toutes les autres villes ne sont pas assez bien à coté de Belleville quoi.


C’est génial tu es donc très attaché à ton quartier, C’est super.

Est-ce que tu peux nous parler de tes études ? Comment ça s’est passé au collège, lycée, et puis après dans les études supérieures ?

Alors du coup au collège, alors j’ai fait un petit collège, D’ailleurs un collège ZEP, c’était pas très loin de chez moi, ZEP mais avec une certaine mixité sociale et je pense que c’est genre que c’est important dans la suite de mes études, en sachant que j’ai fait allemand première langue de la sixième et donc je me suis retrouvé au tour au toue avec des…ça fait un peu un tri, je trouve ça horrible de dire ça, mais avec du recul je me dis que ça, c’est ce qu’il y a… je me suis retrouvé en tout cas avec des effectifs d’élèves assez mixte,

et qui m’a permis finalement de progresser, d’ être dans un environnement propice en fait.

Ouais du coup, j’ai fait un petit collège Voilà,  j’ai aussi fait un lycée à Belleville, un lycée polyvalent, justement c’était la première section de ES, donc j’ai fait un bac ES.

Et du Ce qui était super parce qu’on était la première, la première classe, et donc du coup on était des petits effectifs et c’était super. On avait vraiment de l’attention et des profs etc… donc c’est quelque chose qui permettait de s’épanouir.


Donc il faut savoir qu’au début je voulais pas faire un Bac ES, je voulais faire un bac S, donc moi j’ai toujours eu des difficultés en maths ça a été horrible mon année en troisième d’ailleurs en math Du coup je me suis pas m’approcher et je vais en être absolument un ingénieur en robotique parce que j’adore le Japon et je me suis dis qu’ils sont super fort dans ce domaine là.

Et donc si je voulais travaillais au Japon, ça pouvait être un boulot, qui pouvait être bien, le problème c’est que mon prof de math alors j’avais la moyenne , je n’étais pas vraiment très nulle J’étais pas vraiment très UH en mode et voilà pour lui c’était pas possible, et pourtant l’autre prof  me disais que je vais réussir en S, bon finalement… le fait que le prof de math m’a dit que je ne pourrais pas forcements réussir en maths, ça m’a un petit peu… pas découragé mais j’avais pas forcément du coup la  confiance pour aller en S et c’est peut-être un petit, un petit regret parce que j’aurais voulu savoir ce que ça se saurait donner…

Ouais du coup je fais un bac ES ça s’est super bien passé Je suis super contente, et puis ma petite revanche c’est que j’avais 10 en maths en première et j’ai eu 15 au bac de maths enfin et puis j’avais pris option math, c’était vraiment ma fierté et bon il faut savoir après aussi que du cou j’ai toujours été très scolaire, vraiment j’ai toujours aimé apprendre et et du coup il y avait comme certains des difficultés mais je suis toujours rester très sérieuse….

Voilà moi je me souviens que j’arrivé l’après-midi, je prenais 10 minutes de pause et je me mettais à travailler quoi et donc j’ai pas forcément besoin d’encadrement, j’étais très autonome, même si c’est vrai que des fois on a des moments de doutes, notamment sur la question d’autocensure vraiment Ça c’est y’a plein moment où Je pensais que j’étais pas capable de faire les choses et donc Forcément et Heureusement j’ai eu des profs qui qu’on pu être là pour dire  si  en fait t’en est capable.


Et du coup voilà c’est super important, je pense que les professeurs joue un rôle très important dans ma poursuite d’études en tout cas dans le dans le collège, lycée quoi.


Et d’ailleurs je suis toujours en contacts avec mes profs du collège et du lycée

génial.

et voilà et du coup il faisait un peu par contre aussi, du coup tu vois vraiment c’est super Et donc quand j’ai préparé le concours pour être prof et je leur ai tous envoyé un mail en leur disant que j’allais rejoindre l’équipe.

Ils sont tous à la retraite quasiment, mais et du coup ça m’a fait énormément plaisir avoir le soutien et de donc parfois aussi je vais les voir dans mon ancien lycée et faire des sorties scolaires avec eux quand je préparais le concours.

Donc ouais , je pense que voilà c’est ce que je voulais pas être prof et je voulais être archéologue, robotique quoi d’autre banquier international aussi Ça c’est la honte mais…

mais je veux dire qu’on réfléchissons un petit peu mon parcours,

je me suis rendu compte finalement que j’ai toujours eu des profs qui était là pour me soutenir et qui ont été énormément important dans la plus de confiance dans la construction de mon orientation et de mon parcours et je suis En fait c’est peut-être le métier là que je veux faire, pouvoir justement avoir ce rôle.

Alors c’est hyper fort s’appelle hyper présomptueux mais me dire on peut être que dans ma carrière de profs j’aurais marqué justement quelques élèves et j’aurais pu leur apporter quelque chose, voilà.

Génial, en tout cas des profs t’ont aidé t’ont transmis et t’as envie transmettre à ton tour et bravo à toi pour cela.

Tu nous a pas parlé de tes études supérieures, qu’est-ce que tu as fait comme études supérieures ?


Alors pour les études supérieures c’est assez compliqué parce qu’il faut savoir que donc avec le bac ES je savais pas trop ce que je pouvais faire avec.


Alors moi j’avais globalement on peut en tête, enfin les grands traits de l’orientation lorsque on a un bac donc soit faire de l’économie soit faire du droit et toujours la question de les maths qui me bloquer un peu J’avais peur de pas avoir le niveau pour faire l’économie à la fac donc je suis plutôt aller en droit Donc j’ai quand j’ai fait APB donc j’ai mis en premier le droit donc je l’ai eu donc j’étais super contente mais je savais pas forcément ce que j’allais faire avec, c’est un peu finalement et c’était, je pense c’était un moment où bon déjà je trouve que c’est assez compliqué en fait à 17 ans de savoir ce qu’on veut faire, mais également il y a toujours cette dimension dont il faut réussir scolairement donc du coup il faut aller vers des filières prestigieuses.


J’avais demandé des prépas que j’ai pas eu, j’avais fait un dossier qu’il n’a pas abouti.

Et donc voilà il y a du coup on se remet toujours en question notre niveau ou pas même si on a l’impression d’avoir des profs qui lui dis Bah tu peux Et finalement dans la réalité on se rend compte qu’on peut pas et donc ça c’est assez frustrant et donc du coup pour moi le être droit parce que j’ai été accepté à la Sorbonne donc il y a aussi le côté de prestige de pas rien et puis finalement c’était plus Je suis dans une filière prestigieuse plus que je suis quelque dans chose qui me plait.
Donc j’ai fait 2 ans de droit puisque j’ai toujours été scolaire donc difficile, même si c’était pas quelque chose qui me plaisait, j’ai toujours travailler parfois dix heures par jour, voilà je travaillé énormément, j’ai réussi à passer les 2 années et après je suis allé en sciences politiques, toujours Sorbonne et toujours en fait dans cette question perpétuelle puisque à la base pour moi y avait pas forcément de progrès professionnelle derrière donc c’était un petit peu compliqué de savoir qu’est-ce que j’avais fait en L3, en master et ça a été aussi un très très difficile Surtout qu’il y a moins d’encadrement à la fac Et donc je me suis senti vraiment démuni a cette période la .

Et c’est là que j’ai fait un virement complètement différent Je me suis dit je vais étudier quelque chose qui me plait.

Donc après la licence de sciences politiques je suis allé en inalco pour faire du Japonais, parce qu’elle m’avait toujours

attiré mais puisque voilà il y a toujours cette idée, Voilà il faut réussir ses études prestigieuses et pour moi c’était pas possible continuer les études de japonais on avait pas forcément de débouchés donc du coup je me suis toujours interdit de faire des études de langue Et là je suis dit non pas pourquoi je n’aurai pas cette chance là parce que finalement justement en faisant des études sociologiques et des stage, je me suis rendus compte que

en fonction de de ou notre origine sociale on a pas les mêmes chances qu’on n’a pas les mêmes…


L’autocensure j’ai eu l’impression,  l’auto censure n’était pas quelque chose que connaissait la classe moyenne ou la classe supérieure Et je me suis pas pourquoi je vais me mettre cette barrière en plus qui en rajoute déjà aux autres donc je me suis dit bon Voilà j’ai envie de faire un doctorat sur le Japon et voilà je m’autorise à faire des étude de langues, chose généralement qui pas qu’on vient de milieu populaire.


Et voilà  ça c’est toujours mon objectif quoi, c’est un doctorat.

Génial donc en fait là tu es prof de SES mais t’as toujours, tu étudies encore c’est bien si je comprends bien.

Oui Alors j’étudie toujours, donc en fait j’ai commencé les étude de  Japonais une année et puis je me suis dit En fait c’est super compliqué pour le doctorat parce qu’il faut trouver des financements et en tout cas ça c’est quelque chose qui se finance

En sachant que j’ai envie de faire un doctorat T’as comparé donc c’est à dire qu’il faut que je fasse quelques années au Japon donc quelque chose qui coûte très cher Et je me suis bon Bah je mets de côté les études de japonais,  déjà de trouver en fait un travail Alors là aussi c’est un truc assez envie de la langue parce que pour moi  être prof aujourd’hui c’est aussi il y a une vocation mais aussi c’est aussi un besoin alimentaire parce que c’est quelque chose qui me permettrait de financer les études longues et et donc très rapidement parce que j’ai du coup j’ai oublié de parler J’ai fait un master MEEF  c’est donc un été de renseignement et l’éducation et l’information Alors j’ai fait exprès d’aller, de préparer en banlieue donc j’ai préparé à Paris 8 donc à Saint dénis et pas à Paris Du coup j’avais quand même toutes mes habitudes dans le V arrondissement, voilà c’est super J’adore le V c’est encore une fois prestigieux et là je me suis dit je vais être prof je voulais absolument être prof en banlieue pour moi et c’était vraiment,  y’a aucune utilité Être prof dans les quartiers riches ou dans Paris, il y a quand même un coté populaire mais parce que j’enseigne une matière qui est en général.

Donc ce qui fait que je m’occupe de beaucoup d’élèves, et voilà moi je vais être prof dans le 93 parce que même si ça reste un boulot qui permet de financer des études je veux qui ait un sens dans l’enseignement et donc voilà donc oui là je je suis prof donc là j’ai commencé à préparer, à préparer l’agrégation.

Après l’agrégation j’aimerais reprendre les études de japonais et après les Japonais faire un master en recherche SES pour préparer notamment doctorat du coup parce que j’ai pas fait de master vraiment de recherche parce que j’ai fait le master de préparation au concours et voilà je trouvais ça dommage de pas avoir fait master recherche.

Ouais c’est impressionnant t’as encore beaucoup de projets c’est vraiment impressionnant. Bravo !

Juste, tu vas parler du fait que tu viens de classe populaire. Peux tu me dire ce que faisait ou ce que font tes parents ?

Oui alors du coup pour expliquer donc me parents sont issus de l’immigration des années 80, ma mère elle est actuellement aide-soignante, elle a fait des études que jusqu’en troisième au Sénégal .

Elle a repris des études parce qu’elle était auxiliaire de vie et donc elle a repris les études pour passer un CAP pour après être aide-soignante.

Mon père lui a fait un bac S du coup au Sénégal voilà alors du coup c’est assez compliqué continuer les études voilà que c’est besoins de la famille etc…

Voilà et du coup ils ont immigré en France et mon père a passé un CAP en couture donc il a fait ça pendant 30 ans.

Et ça fait depuis 2017 qu’il est au chômage, donc en licenciement économique, vue que c’était une petite PME, ils étaient 2 ou 3, vraiment petite entreprise.

et donc voilà j’ai grandi dans ce cadre-là Il y a aussi des

frères et sœurs, donc du coup j’ai un frère jumeau  et aussi une sœur et un frère jumeau, on à 5 ans d’écart, donc on est quatre enfants et finalement c’est quelque chose qui…

Ces origines  là en fait c’est quelque chose forcement qui est influence, personnellement moi c’était le cas, je pense qu’on discutant aussi avec des amis c’était vraiment ça, ça influence en fait l’importance qu’on donne aux études et la pression qu’on se met pour réussir quoi.

Merci beaucoup pour ces informations, pour toi qu’est-ce que l’ascenseur social est , est ce que tu peux dire s’il s’est exprimé dans ton cas et comment ?

Alors là sur son l’ascenseur social pour moi c’est quelque chose de très ambivalent, parce qu’on est dans un système qui est toujours démocratique méritocratie, donc notamment l’école va permettre justement à chacun de pouvoir prendre l’ascenseur social.

Mais j’ai envie de dire comme pour l’ascenseur il y a une capacité limité pour entrer dans l’ascenseur, voilà tout le monde ne peut pas rentrer, 10 15, sans comptant le poids, Je trouve que c’est pareil en fait pour l’ascenseur social dans la vie quoi puisque justement, on fait croire que tout le monde peut prendre cet ascenseur social quoi Mais on s’en rend bien compte qu’en fait que il y a des caractères social économique qui font justement que tout le monde ne peut pas le prendre et je trouve ça un petit peu malhonnête Voilà du système scolaire qu’on a, de faire penser aux gens que tout le monde peut le prendre et de comment dire, oui voilà pour moi c’est un peu… il y a une certaine hypocrisie derrière, après Enfin, avec vraiment du recul que je dis ça parce qu’il y a forcément a un moment donné on se pose des questions


Pourquoi Moi J’ai  réussi à prendre l’ascenseur social et pas ma copine, ma voisine du quartier où la fille avec qui j’étais au collège ?


Pourquoi il y a des parcours aussi différents et puis on se rend compte que individuellement et son enfin en fait l’agrégation de tout ça en fait surtout les enfants des quartiers populaires qui sont dans mon école on après parce que c’était ce sont obligés comment. Mais du coup pour moi voilà c’est faire finalement… laissé penser aux gens que s’ils prennent pas l’ascenseur social c’est de leur faute alors qu’en fait, alors qu’on dans un système qui ne fait pas forcément en sorte que tout le monde puisse réussir.

Et puis de toute façon ça serait voilà … voilà, j’ai pour moi la c’est un petit peu…

du coup compliqué, enfin voilà je sais pas ce que j’en veux justement l’ascenseur sociale parce que finalement je réussi a le prendre et c’était nécessaire parce que je te disais,  il y a une pression en faite pas forcément, si une pression des parents mais aussi en pression sur Soi-même pour le prendre parce qu’on dit qu’il y a eu beaucoup de critique finalement pour  qu’on y arrive et du coup je considère que c’est un peu aussi « Je laisse voler » entre guillemets puisque bah on grandit plus vite, on s’est dit bon voilà on va pas s’amuser, moi pas par exemple, moi j’aurais adoré faire une année sabbatique, mais non il faut rentabiliser le temps….

La meilleure façon possible en fait le temps qu’on a pour faire les études donc pas plus de 5 ans parce que justement quand on est boursier, et en plus la Bourse nous rappelle ce truc là c’est que on a le droit a qu’un seul redoublement donc si on en fait plus, Faut pouvoir financer les études etc… ouais voilà tout ça pour dire que moi j’ai c’est quelque chose qui a pu m’apaiser le dire que c’est bon Je suis prof, j’ai réussi le concours et d’un côté j’ai du mal voilà parce que je suis prof aujourd’hui a avoir ce discours à mes élèves aussi, bah Je suis obligé de le donner Mais pour moi c’est important d’avoir ce discours.


Merci Fatoumata pour pour ton avis sur l’ascenseur social. Effectivement on sent aussi que tu as une analyse de professeur avec du recul, avec de la sociologie etc… est donc c’est vraiment super intéressant.


J’ai une autre question, tu as parlé tout à l’heure de professeurs qui t’ont aider entre guillemets dans ta réussite on parlera peut-être Pas d’ascenseur social du coup mais en tout cas dans ta réussite est ce qu’il y a d’autres personnes dans ton entourage qui t’ont aidé à croire en toi ou à te orienter ?

Oui et je pense que c’est un rôle très important finalement dans la réussite, en fait j’ai pris l’ascenseur social seul parce que en fait parfois on est, on a l’impression d’être démunis parce qu’on a pas forcement les parents qui peuvent vous aider parce qu’ils ont pas fait les étudiants français etc…

Mais j’ai toujours su que mes parents étaient à l’écoute des projets que j’avais et ça pour moi c’était important et aussi ’ai des grands frères des grands qui sont passés également par le système donc avant moi donc ils avaient déjà plein de conseils etc. a  me donner et puis aussi les  gens de mon âge en fait mon dans le sens où entre nous on discute beaucoup finalement entre gens de  quartier où on va dire, pourquoi t’as choisi ça comme collège, lycée, quelle matière etc… du coup on essaie de donner des informations et voilà et plus précisément moi, il y a un jeune de mon immeuble qui m’a énormément aidée donc mon parcours parce que du coup il est passé par les mêmes étapes que moi Mais lui il avait un an de plus que moi Donc moi quand j’étais en seconde, lui était en première ES Donc il me donner beaucoup de conseils parce que à ce moment justement j’ai hésité à prendre l’ES.

Et donc on a passé des heures vraiment à discuter devant l’immeuble quand on se croisé, dans la cour etc… et donc, et d’ailleurs il a fait aussi Donc il a fait droit à à la Sorbonne, donc il a vraiment fait le même parcours  que moi mais un an supérieur a moi quoi.


Et donc sur ces trois ou quatre ans il a joué un rôle très important Justement en me conseillant, en me motivant, en donnant des conseils sur la méthodologie, sur le travail en droit voilà, et ouais pour moi je pense que sans ça j’aurais pas pu me débrouiller quoi, je pense et aussi j’ai eu des amis super à la fac J’ai réussi à trouver des gens aussi qui ont aussi pris l’ascenseur social.

Et parce que il y aussi ça c’est important de parfois en gros de trouver des gens qui nous ressemblent, et quand on est à la Sorbonne en droit dans des filières prestigieuses je comprends qu’il y a beaucoup de gens qui nous ressemble pas et j’ai réussi à trouver des amis Voilà qui sont comme mes amis cinq six ans après Et puis on a toujours des discussions sur justement mon parcours, mon projet professionnel etc… même si c’est plus actuel du coup aujourd’hui.

mais qui ont toujours soutenu, aidé notamment, par exemple pour des lettres de motivation et c’est vrai c’est pour moi c’est voilà avec du recul Voilà c’est quelque chose qui voilà un petit peu nostalgique quoi.

Génial Et dans ce podcast en fait c’est la première fois qu’on nous parle d’un voisin, Donc comme quoi il y a des gens peuvent nous aider partout même dans son immeuble donc c’est génial…

Quelles ont été les défis auxquels tu as dû faire face du fait de ton milieu social d’origine Et comment les As-tu surmonter ?


Alors par rapport à ça, bah les défis je pense que la première c’est vraiment la confiance, on peut avoir très bien des capacités, on peut très bien être très bon à l’école mais si on si on croit pas en fait en ses capacités, si on n’a pas cette…

justement si on arrive pas à lutter contre l’autocensure donc, finalement c’est pas grand-chose, on se limite dans nos projets etc… ce qui s’est passé pour moi etc… et finalement du coup bah c’est j’aime pas forcément ce terme la mais en tout cas c’est un peu  gâcher, le désespoir qui ça va être déçu etc… et vraiment à partir de quand j’ai passé le concours que je me suis rendu compte que sans la confiance, en faite il y a plein de choses qu’on ne sait pas, et parce que du coup j’avais dit de passer le concours parce que je me suis dit, je ne suis pas faite pour ça pour les concours, j’avais vraiment très manque de confiance en moi.

Et pour moi c’était vraiment le challenge à surmonter quoi Et du coup je suis un petit peu déçue, pas déçu, mais j’ai quelques regrets, a avoir pris conscience de ça aussi tardivement parce que je pense que sinon j’avais pas forcément fait le même parcours scolaire même si je suis comme très contente des ce que j’ai pu accomplir .

Mais voilà moi je pense que la question d’autocensure c’est quelque chose qui est important à surmonter, je pense que justement que l’entourage joue un rôle important, aussi l’information vraiment parce que du coup parfois, l’autocensure est une des conséquences du manque d’information.

Bah moi quand je disais à mes élèves que avec un bac STMG on pouvait avoir accès justement à certaines prépas, pour eux c’était quelque chose de l’imaginable parce que du coup je suis dans une voie technologique Donc ils voient un petit peu le garage et je peux pas prétendre à des filières prestigieuses et là du coup il y a une prise de conscience et Bon en fait peut-être que je peux juste en fait le fait de se dire « moi qui peut  peut-être » je trouve génial et puis aussi moi j’enseigne dans le 77  et donc c’est assez mixte et je me rends bien compte qu’en fait que si mes élèves, et certains de mes élèves sont très brillants, et encore une fois je pense qu’ils ont pas la possibilité de faire des prépa, des des filières sélectives etc, et


voilà pour moi c’est quelque chose… si voilà, si je devais avoir un rôle important à jouer,auprès de mes élèves et donc du coup auprès  des jeunes qui aimerait aussi prendre l’ascenseur social comme j’ai j’ai pu le prendre c’est leur dire faites-vous confiance et et aussi la réussite scolaire c’est vous qui devez la définir quoi.


Parce que souvent on a l’impression, on a des représentations dans la vie scolaire qui fait qu’on  fait du mal à soi-même, Et quand j’ai compris justement la colère et que l’ascenseur social allait prendre la forme que je voulais Et finalement il y a aussi tout qui se développe.

Merci beaucoup et justement tu as commencé à faire ? Mais quels conseils donnerais tu aujourd’hui un jeune qui a envie de réussir et de prendre l’ascenseur social ?

Alors la première chose ce serait lui dire, t’es pas obligé de faire un BAC S et une prépa scientifique et être ingénieur pour réussir dans la vie, pour prendre l’ascenseur social.

Déjà c’est la première chose que je dirais parce qu’il y a aussi beaucoup de frustrations lié à ça.

Il y a beaucoup de jeunes, en fait j’ai pas le concours donc j’ai raté, j’ai voilà j’ai pas réussi à prendre l’ascenseur social quoi, en gros, en tout cas, comment dire, l’ascenseur social ne prend pas la forme qui souhaitent quoi et je trouve ça dommage, donc le premier voilà c’est vraiment d’avoir ses propres objectifs, et je pense que justement ça permet de d’être plus sur en fait finalement sur  les études du coup, dans un environnement professionnel finalement aussi son voilà scolaire quoi.

La deuxième chose ça serait de, alors je sais pas comment dire, mais Voilà enfin comme je disais tout à l’heure sur la confiance la question de aussi Moi je pense que le fait le plus important, c’est de ne pas avoir forcément pensée Voilà qu’il y a une responsabilité individuelle si on réussi pas a prendre l’ascenseur social dans le sens où comme je disais parfois le système peut laisser penser que quand on veut on peut et voilà j’ai vraiment du mal avec ça parce que du coup ça va être que si on réussi pas c’est parce que on a pas assez travaillé, on a pas  réussi et donc voilà et comme et justement parce que je fais la sociologiste leur dire maintenant des réseaux sociaux qui font que parfois on ne peut pas et à partir voilà ce moment là.

9:39
Je pense qu’en tout cas j’ai toujours des anciens élèves issu de milieux populaire etc… ca permet de les faire réfléchir sur justement sur leur capacité Parce que maintenant ça parfois à dire que c’est quelque chose individuelle, ’intelligence est-il finalement pas tant que ça quoi, c’est quelque chose qui se construit, c’est un processus en terme dé socialisation joue un rôle important là-dessus et voilà moi je Moi c’est important de rappeler aux élèves c’est qu’on part Pas avec les mêmes chances.


Merci beaucoup Fatoumata je suis je suis d’accord avec toi effectivement, on part pas avec les mêmes chances, maintenant ça veut pas dire pour un jeune qui nous écoute qu’il ne peut pas réussir. Voilà En tout cas il faut qu’il se donne les moyens, qu’ils essayent de fair plus, mais bien évidemment il y a beaucoup moins de chances de réussite quand on vient d’un milieu populaire entre guillemets, et ça c’est des statistiques qui le disent que quand on vient d’un milieu aisé.

Fatoumata est ce que tu veux ajouter quelque chose peut-être ?

Oui non mais du coup c’était juste parce que je suis tout à fait d’accord avec toi on peut réussir, Et d’ailleurs il y a plein d’exemples, et je pense que c’est hyper important du coup tu coup je suis contente d’intervenir ici c’est parce que ouais il faut qu’on ait des exemples qui montrent que c’est possible, parce que moi par exemple à un certain moment je me suis dit, ce n’est pas possible parce qu’il y a pas des gens comme moi Et puis finalement qu’on y arrive on se dit, en En fait si c’est possible, et voilà j’aimerais que les jeunes te dise Bon bah voilà, il y certains qui ont réussi, donc moi je dis pourquoi pas et juste pour dire Voilà c’est juste, parfois on a tendance a justement à avoir une culpabilité enfin voilà a se culpabiliser parce qu’on n’a pas réussi, c’est juste pour rappeler que voilà, finalement, on peut… enfin il faut tout faire pour gérer, Voilà comme je disais il y a plein de raisons qui font qu’il faut et dans un côté si on y arrive pas jusque-là, ce n’est pas très grave,  il faut réussir à ne pas porter ça sur ses épaules en disant c’est ma faute Mais c’est peut être parfois la faute du système. Voilà.

Merci beaucoup Fatoumata et ça sera ça serait un beau débat qu’on pourrait d’avoir d’ailleurs à voir avec des experts du sujet comme par exemple Fabien Truand que je remercie et qui nous a mis en relation .

Voilà Fatoumata et à très bientôt et en tout cas un très beau parcours.


Merci.

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Ascenseur Social, Association loi 1901.

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