L’ascenseur social est en panne et ça coûte 40 milliards/an à la france

L’ascenseur social est en panne et ça coûte 40 milliards/an à la france

Un manque à gagner en recette pour l’état : 10,1 milliards d’euros par an. L’ascenseur social est en panne et ça coûte cher !

Un manque à gagner de 44 milliards d’euros en termes de revenu national (PIB)

Voilà ce que coûte à la France le fait que l’ascenseur social ne fonctionne plus et que la mobilité sociale soit réduite.

Le déterminisme social coûte cher à notre pays.

Voir l’étude complete : https://www.institutsapiens.fr/wp-content/uploads/2019/06/Lutter-contre-nos-chers-d%c3%a9terminismes.pdf

ou ci dessous :

Quelques extraits :

Alors qu’en matière d’écart de revenus la France fait partie des bons élèves de l’OCDE, en matière de mobilité sociale, elle se place en avant dernière position. La redistribution fiscale, bien qu’elle soit efficace, ne permet pas de lutter contre la véritable injustice qui mine notre société : les inégalités de destin. On ne peut se contenter de mettre le problème des inégalités sous le tapis en corrigeant simplement ses effets. Il faut s’attaquer à ses causes profondes : le déterminisme social.

Qu’est ce que le déterminisme social ?

Le « déterminisme social » renvoie à l’idée selon laquelle la position sociale d’un individu à l’âge adulte serait en partie déterminée à sa naissance par l’origine socio-économique de ses parents.

Pourquoi lutter contre le déterminisme ?

Il d’agit d’abord d’un devoir moral. Sans mobilité sociale, quelle serait la légitimité de nos sociétés démocratiques et libérales où le destin d’un individu serait déterminé à la naissance par son origine sociale ?

Comment lutter ?

Pour lutter contre le déterminisme social, deux leviers principaux :

  • la société civile (avec des association comme l’ascenseur social par exemple, ce que nous essayons de faire… ce n’est pas dans l’étude les amis 🙂 ça c’est nous qui l’écrivons ;))
  • l’école.

« la France souffre non pas d’une trop faible redistribution, mais d’une inégalité des chances qui perpétue les situations économiques et sociales de génération en génération ».

OCDE

La mobilité sociale est particulièrement faible en France, comme le rapporte l’OCDE:

« il faudrait 6 générations pour que les descendants de familles modestes atteignent le revenu moyen »

ce qui place la France en avant dernière position juste devant la Hongrie.

Ascenseur social en panne - mobilité intergénérationnelle

A réussite égale, orientation inégale.

Pour la majorité des élèves, ayant des performances moyennes « la variété des décisions d’orientation est largement structurée par l’origine sociale »

Auto-censure

Les économistes s’intéressent de plus en plus au rôle des aspirations dans la réussite scolaire. Guyon et Huilery par exemple, chercheuses à Sciences Po, mettent en évidence deux points fondamentaux qui alimentent l’auto-censure.

Le premier est qu’il existe des écarts significatifs de connaissance des orientations existantes.

Le second est qu’il existe des biais de perception de ses propres capacités scolaires : à résultat scolaire égal, les enfants issus de milieux modestes ont tendance à se sous estimer en comparaison aux autres enfants.

Il existe donc un réel problème de manque de confiance chez les individus issus des milieux défavorisés. L’étude montre que même si les élèves modestes ont généralement de moins bons résultats, « à niveau scolaire égal, les élèves modestes se sentent moins capables que les élèves favorisés». Le jugement que les enfants portent sur leurs capacités est notamment affecté par des « stéréotypes sociaux » comme la mésestime de soi ou un fatalisme excessif. Les individus issus de milieux sociaux-économiques modestes seraient donc pris dans un cercle vicieux : ils ont tendances à avoir des aspirations plus basses et donc à produire un effort plus faible, ce qui conduit à des résultats plus faibles, et in fine à la reproduction sociale.

Un autre facteur notable est l’absence, pour les jeunes issus de milieux défavorisés, de « rôle modèle ». Un rôle modèle est une personne à qui on peut s’identifier, un exemple à suivre, un guide. Ce terme a été initialement introduit par le sociologue Robert Merton. Merton s’appuie sur la théorie des groupes de référence, suggérant que les individus s’identifient aux autres individus de leur groupe de référence qui occupent un rôle social auquel ils aspi-rent. Concrètement, comme l’explique Inès, cela signifie que « si on ne connait pas quelqu’un qui a réussi près de nous, il est difficile de penser que nous le pouvons ». Les individus issus de milieux sociaux défavorisés ont du mal à trouver des exemples de réussite auxquels ils peuvent se rattacher, ce qui renforce leur manque de confiance et leur sentiment d’incapacité. Cette absence de rôle modèle est un facteur non négligeable de l’auto-censure et, in fine, du déterminisme social. Comme en témoigne Karim des Déterminés, « les seules références étaient les sportifs ou les artistes issus des quartiers. Voilà les seuls “rôles modèles” aux-quels on pouvait s’identifier faute de mieux ».

Cette « difficile identification à des gens qui ont ‘réussi’ nourrit l’idée, déjà profondément ancrée, que ‘ce n’est pas pour moi’. Ceux qui réussissent viennent d’autres milieux, bénéficient d’aides que je n’ai pas et il est ainsi impossible de réussir » témoigne Inès. Ainsi, pour Karim, « il est plus que nécessaire que d’autres modèles émergent afin que cette jeunesse soit en mesure d’élargir ses horizons et envisage une issue différente de celle à laquelle elle peut se croire prédisposée ».
Au-delà de l’absence de rôle modèle, c’est plus généralement l’origine sociale qui conduit les individus à s’auto-exclure : « Quand vous êtes fils d’ouvrier il est beaucoup moins évident d’imaginer un avenir de cadre financier par exemple que quand vos parents sont eux même cadres. La marche à franchir vous semble beaucoup plus grande » explique Karim. Les individus semblent donc accepter, tout naturellement, une forme de fatalité.

Nous vous invitons vraiment à lire cette étude qui est très intéressante

Merci à l’institut Télémaque pour cette initiative sur le cout de l’ascenseur social en panne https://www.institut-telemaque.org/decouvrir/

Lire aussi :

Article du figaro sur le cout de l’ascenseur social qui ne fonctionne pas

et regardez cette infographie interessante :

Ascenseur social en panne

Cette page parle de l’ascenseur social en panne

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